Cosse : « cet album est le portrait d’un instant de nos vies »

Cosse, quatuor parisien, se produisait jeudi 2 février 2023 au complexe culturel Jean-Carmet (Allonnes/Sarthe), en première partie de Mademoiselle K. Oscillant entre harmonies dissonantes et vacarme maîtrisé, le groupe a livré un vigoureux séisme à un public échevelé. Dans une fine recherche de contrastes, le bourgeon de la scène post-noise a habilement manié voix mélancoliques et larsens asservis. Aussi sincères que sagaces, ils ont répondu aux questions de Vitav en marge de leur concert.

Vous avez un son très singulier. Comment l’avez-vous développé ?
Tim (batterie) : Les recherches personnelles de chaque membre se conjuguent à une recherche commune d’un son d’ensemble. Notre musique laisse de l’espace aux personnalités sonores de chacun. La sensibilité à savoir où se placer se travaille beaucoup par le jeu. Quand on réfléchit à la manière dont sonne le groupe, nous avons cet ensemble en tête.

« Chacun des musiciens apporte sa patte que l’on malaxe ensuite ensemble. On malaxe la patte ! [rires] » (Felipe, guitariste)

Votre premier album Turns Pale sort le 10 février 2023. En quoi est-il différent de votre EP ?
Nils (guitare, chant) : L’EP était un premier jet. L’album en est la continuité évidente. Nous avons l’ambition de nous ouvrir un maximum de portes, de ne pas s’enfermer dans une direction trop précise.

Vous avez d’ailleurs dévoilé trois singles qui éclairent cette diversité.
Nils : Carrément ! Crazy Horse et Evening ont été créés avant l’EP. Easy Things est un titre plus récent. Il fait suite à des morceaux alambiqués. La simplicité me touche aussi beaucoup par le son, l’atmosphère… Il y avait donc une volonté de faire un morceau plus simple mais pas moins profond.

« Nous sommes partis deux semaines dans la campagne hollandaise pour l’enregistrement »

Dans quelles conditions avez-vous enregistré le projet ?
Felipe : Nous avons confié l’enregistrement à Floyd, avec qui nous avions beaucoup aimé travailler sur l’EP. Il nous a aidé à consolider le son que l’on souhaitait se donner. Nous sommes partis deux semaines dans la campagne hollandaise. Le studio était dans une petite maison entourée de champs de fleurs et de tulipes. Chaque prise nécessitait un état d’esprit particulier. C’était un processus psychologique et artistique intense.

Nils : Floyd a un rapport au son très particulier. Il s’éloigne de la formalité qui existe à l’approche du studio. Plus qu’un ingénieur du son, il a une vraie philosophie autour de l’enregistrement d’un album. C’est le portrait d’un moment de nos vies, chose qu’il a su nous rappeler.

 

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