Le vendredi 18 et le samedi 19 mars 2022, le Palais des congrès du Mans accueillait les Carrefours de la pensée sur la thématique suivante : “Où est l’information ? Médias et démocratie”. Lors de conférences, cette 32e édition proposait des éclairages et des témoignages de journalistes.
Samedi 19 mars matin, le propos était orienté sur « Comment s’informer et comment informer ».
Stéphanie Lebrun, journaliste, cofondatrice de Babel Press/Babel Doc et directrice du CFJ*, a abordé les côtés néfastes des réseaux sociaux. Selon une étude américaine, une information met 2 heures à être validée sur Twitter et une infox met 14 heures à être démontée. C’est 7 fois plus de temps pour le mensonge. On arrive à une atomisation de l’information.
Si tout le monde peut donner une information, est-ce que l’information a encore de la valeur ? Si toute information se vaut, que vaut un journaliste ?
« Savoir démêler le vrai du faux est devenu un enjeu civilisationnel »
Aujourd’hui, on confond information et opinion. Sur Facebook, 60% des Internautes qui partagent une information, ne vont pas plus loin que le titre. Ces informations sont arrivées sur leur fil d’actualité grâce aux algorithmes. A partir d’éléments qu’on donne, les algorithmes déterminent un profil et délivrent ensuite des contenus ciblés. Le but des réseaux sociaux est que l’on reste connectés. Pour cela, ils cherchent à nous transmettre une émotion, et non une information. Savoir démêler le vrai du faux est devenu un enjeu civilisationnel pour ne pas tomber sous le joug des semeurs de troubles.
Stéphanie Lebrun nous invite à lire Anti fake news – Le livre indispensable pour démêler le vrai du faux de Thomas Huchon et Jean-Bernard Schmidt.
Cemil Sanli, reporter vidéaste, journaliste indépendant et autodidacte, publie ses contenus sur la chaîne youtube Cemil Choses A Te Dire. Il se présente comme un journaliste militant et idéaliste. Il a grandi dans une famille où les membres étaient sagement passifs devant la télévision, qualifiée de détenteur de vérité. Les personnes, travaillant derrière ces écrans, ne leur ressemblaient en rien mais leur dictaient une manière de penser. C’est ici que prennent leurs sources, la défiance et le rejet de ce qui est perçu comme les élites intellectuelles.
« Etre journaliste, c’est être militant » (Cemil Sanli)
« Les influenceurs sont des fabricants d’opinion »
Les vidéos en ligne sont très consommées, elles ont parfois plus d’audience qu’un journal télévisé. Les influenceurs sont des fabricants d’opinion. L’information est devenue une marchandise. Pourtant, on a plus que jamais besoin de comprendre le monde. Cemil Sanli est persuadé que plus tard, cette colère finira par jaillir. Toute une série de néo-journalistes et de nouveaux médias prendront vie, pour que le journalisme puisse servir la société véritablement.
S’informer implique un aspect chronophage. Beaucoup de gens n’ont pas le temps de s’informer. Par conséquent, il est important d’avoir des journalistes de qualité qui peuvent faire le travail synthétique pour présenter l’information.
Texte et photos : Lucie BREFFEIL.
Retrouvez la conférence sur youtube : https://youtu.be/lk38GuNmLtY
Plus informations sur le site officiel la page facebook officielle Carrefours de la pensée | Facebook.