Andrei Konchalovsky signe avec Chers camarades ! le troisième volet d’un cycle de drames historiques. Après Paradis, portant sur les camps de concentration, et Michel-Ange, centré sur l’artiste de la Renaissance, le cinéaste russe restitue brillamment une période sombre de l’Union Soviétique.
« Si on ne peut plus croire au communisme, que nous reste-t-il ? »
« Ils nous promettent le communisme et ils augmentent les prix. Alors moi, je me pose des questions. » Voici comment s’ouvre l’intrigue de Chers camarades !. Le spectateur adopte le point de vue de Lyudmila, fonctionnaire du Parti Communiste, dont la loyauté envers le régime sera mise à l’épreuve.
Novotcherkassk, juin 1962. Les ouvriers d’une usine ferroviaire entament une grève en réponse à la baisse de leurs salaires, que la fille de Lyudmila décide de rejoindre. Tandis que les manifestations prennent de l’ampleur, la petite ville industrielle devient rapidement le théâtre d’une répression sanglante. D’abord pour la punition des fauteurs de trouble, Lyudmila va ensuite tout mettre en œuvre pour retrouver sa fille, disparue dans le chaos. Mais comment différencier les ennemis des alliés ?
Dans son vingt-troisième long-métrage, Andrei Konchalovsky nous offre un retour en arrière saisissant, marqué par le cadrage 4/3 et le magnifique noir et blanc. À travers le personnage de Lyudmila, le réalisateur revient sur un terrible secret d’État, celui d’un massacre orchestré et étouffé par le KGB pour préserver l’apparence du Parti. Ces complots politiques poussent l’héroïne à remettre en question ses valeurs, non sans témoigner une certaine crainte : « Si on ne peut plus croire au communisme, que nous reste-t-il ? »
Chers camarades ! Sortie nationale le 1er septembre 2021. Durée : 2h00. Au Mans, le film est projeté au cinéma Les Cinéastes. Site : https://www.les-cineastes.fr/films/chers-camarades/
Lilou RICHARD.
Photos : Variety, Allociné