Julien King-Georges, architecte et plasticien camerounais, présente à La Fabrique – Rêves de Ville, au Mans, son exposition Petites architectures dans le grand paysage. Enrichie par les maquettes réalisées entre janvier et mai 2025 par les enfants de la classe CM1/CM2 de l’école des Ardriers, au Mans, dans le cadre du CLEAC*, l’exposition met en avant un ensemble de sculptures habitables en bois mêlant utopie architecturale et contraintes environnementales.
L’exposition et ses défis architecturaux
À l’intérieur de La Fabrique – Rêves de Ville, il est évident qu’il serait difficile de faire rentrer une dizaine de cabanes en bois. Julien King-Georges a alors miniaturisé ses véritables sculptures afin de permettre au public de comprendre tout l’enjeu de son travail. Il montre ainsi que ses rêves d’architecte ne sont pas les cauchemars des ingénieurs.
L’essence des créations du plasticien provient de son enfance africaine, là où tous les enfants construisent des cabanes. Mais là ne s’arrête pas sa démarche, puisque l’enjeu est de rendre ces morceaux de bois habitables et d’en faire des constructions pérennes.
Pour Julien King-Georges, ses cabanes rudimentaires sont « un refuge de l’esprit dans une société toujours en effervescence ».
L’exposition et ses défis environnementaux
Derrière ses maquettes, l’artiste a installé des panneaux qui attestent de la réalité des cabanes dans la nature et qui détaillent les enjeux auxquels il a fallu s’adapter, entre volonté de fondre ces habitations dans la nature et nécessités environnementales. Loin de considérer cela comme une contrainte, il les voit comme « un langage ». Avec le bois brut, non traité, local et renouvelable, Julien King-Georges renoue avec une forme d’habitat essentiel, à l’écoute du paysage et de ses usages. Refusant le spectaculaire, il conçoit ses œuvres comme des refuges poétiques, inscrits dans une écologie du geste : légère, durable et partagée. Son travail invite à penser l’architecture non comme domination du lieu, mais comme une présence douce, presque effacée, qui laisse la place à l’humain, à l’enfance, au silence, à la lumière.
L’enfance dans le schéma créatif
Très attaché à la dimension ludique de la construction, Julien King-Georges a ainsi tenu à faire participer les élèves de la classe de CM1/CM2 de l’école des Ardriers. Par cette démarche, il démontre l’attrait inné pour l’art et tente de développer le génie créatif chez les plus jeunes.
Texte et photos : Julian ATZENHOFFER.
Exposition Petites architectures dans le grand paysage est visible gratuitement jusqu’au samedi 30 août 2025 à La Fabrique – Rêves de Ville, 5, boulevard Anatole-France, au Mans.
*CLEAC : Contrat Local d’Éducation Artistique et Culturelle.