À la découverte de l’IRD de Guyane

Du fait de la richesse de sa faune et de sa flore, la Guyane est un des fronts pionniers de la recherche naturaliste en France. La station de la réserve naturelle des Nouragues, au cœur de la jungle guyanaise, en est un exemple parfait. Près de Cayenne, l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), est une des structures phares de cette recherche.

      

On y trouve des scientifiques aux domaines d’étude variés. Certains sont des anthropologues, travaillant notamment sur les populations amérindiennes et leurs spécificités. D’autres, des naturalistes étudiant les espèces présentes en Guyane. L’IRD est actif dans de nombreux autres projets. La majorité des scientifiques ne viennent pas de Guyane. Beaucoup sont jeunes et fraîchement arrivés. Plusieurs nous présentent leurs travaux.

  • L’IRD héberge des chercheurs aux domaines d’étude variés

      

Une équipe de naturaliste du CNRS* élève par exemple sous serre des dendrobates tinctorius, une espèce de grenouille présente en Guyane. Ils ont remarqué que les spécimens de dendrobates peuvent varier en couleur, et cherchent à déterminer si ces spécificités peuvent être à l’origine d’une division de l’espèce en plusieurs sous-espèces indépendantes d’ici quelques siècles. Pour cela, les scientifiques observent notamment si les dendrobates de différentes couleurs s’accouplent entre elles.

Les dendrobates peuvent être étudiées lorsqu’elles sont en cage, où elles peuvent vivre jusqu’à 25 ans. En revanche, les scientifiques doivent composer avec les effets de l’enfermement sur les comportements et la composition chimiques de ces batraciens. Lorsque les grenouilles ne servent plus, elles sont euthanasiées chimiquement. Un projet de loi est en étude sur la possibilité de transmettre des spécimens aux zoos plutôt que de les tuer.

  • La recherche nécessite des moyens matériels et personnels

      

L’entretien de la serre pose également problème. La diminution des ressources allouées au personnel des équipes du CNRS a limité le nombre de techniciens à leur disposition. Or, la plupart sont envoyés à la station des Nouragues, privilégiée vis-à-vis des locaux de l’IRD. Ce sont souvent des doctorants ou de jeunes chercheurs ne travaillant pas sur ces grenouilles qui doivent donner de leur temps de travail pour s’en occuper.

Dans le prochain article de cette rubrique, nous questionnerons les conditions de travail de ces jeunes métropolitains qui sont venus faire de la recherche en Guyane.

Texte et images : Mathis POUPELIN.

*Centre national de la recherche scientifique.

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