Tous des oiseaux : une œuvre profondément humaniste

Le théâtre des Quinconces, au Mans, accueillait deux représentations de la dernière pièce du dramaturge libanais Wajdi Mouawad, vendredi 16 et samedi 17 novembre. Le récit sur un sujet sensible et le jeu impeccable des comédiens ont conquis le public.

Deux jeunes étudiants se rencontrent dans une bibliothèque et tombe amoureux : Wahida, une Arabe refermée sur elle-même, et Eitan, un Juif rationaliste lancé dans des études scientifiques. Cette relation va être bouleversée par une dispute familiale, un séjour à Israël, un attentat, une recherche sur les origines de David, père d’Eitan, et enfin, malmené par les clivages entre Arabes et Juifs. 

La qualité principale de cette œuvre dense est de parvenir, dans un conte parlant d’amour, de religion et de famille, à faire passer un message politique transcendant les actes : dans ce climat de violences et de tensions, les hommes sont tellement accrochés à leur héritage qu’il est vain d’espérer voir le conflit israélo-palestinien prendre fin. Dans sa dernière phrase, Eitan déclare qu’il ne renoncera pas à sa rancœur tant qu’existera le clivage et que cette malédiction ne le lâchera jamais. 

Parce que Tous des oiseaux porte un regard humaniste et politique sur cette haine entre deux peuples voisins, Wajdi Mouawad et les comédiens ont mérité le tonnerre d’applaudissements qui a accompagné la fin de la représentation. 

Texte : Mathis POUPELIN. 

Photos : Simon Gosselin (de la compagnie de Mouawad) et Mathis Poupelin (dernière photo).

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