L’auteur-compositeur-interprète abandonne (en partie) des textes personnels, intimes, voir un peu égocentriques, pour s’ouvrir sur le monde et l’actualité… Et ça marche.
Sorti le 4 octobre dernier, Pas plus le jour que la nuit est le 6ème opus d’Alex Beaupain. Gardant la douceur de sa voix pour exprimer d’apparentes douleurs, l’artiste ne se limite plus à la sienne, mais bien à celle d’une génération, comme en témoigne sa collaboration avec le compositeur électro Superpoze et Ambroise Willaume, alias Sage, ex-chanteur du groupe Revolver. L’addition de ces trois talents accouche d’une œuvre douce et juste autant par les rythmes électros, que par la voix ou le choix des paroles, aux antipodes d’une virilité abusive dans des textes mêlant amour, pessimisme et violence.
Dans cet album, Alex Beaupain garde une touche intimiste dans des chansons comme Tout le contraire de toi Ektachrome ou Diastème, mais il se fait aussi porte-parole d’une génération perdue. Le chanteur revient ainsi dans Orlando sur la tuerie du 12 juin 2016 d’une manière épurée, simple mais juste et belle. Cours Camarade, Poussière lente ou Sirènes laissent quant à elles Alex Beaupain dresser un constat triste et pessimiste de notre époque tout en gardant une certaine retenue.
Pas plus le jour que la nuit compte parmi les œuvres marquantes de l’année 2019. Alex Beaupain délivre un chant à la fois intimiste et générationnel qui, mené par la douceur de sa voix, la délicatesse de ses arrangements et la dureté de ses paroles, est un chant incessant de violence et d’amour.
Benoit NARBONNE.
Vendredi 25 octobre, 20 h 30, Alex Beaupain en concert à la salle Jean-Carmet d’Allonnes (Sarthe). Première partie : Molpé (chanson folk). Tarifs : 14 € à 22 €. Infos sur www.superforma.fr
Photo : Vincent Desailly.