« Doubles Vies » tourne un peu en rond

Après un thriller hitchcokien, Olivier Assayas revient avec un nouveau film intitulé « Doubles Vies ». Une comédie très sophistiquée mais inégale.

Alain, directeur d’une prestigieuse maison d’édition, refuse de publier le dernier manuscrit de son ami Léonard, à qui il reproche de ne pas assez se renouveler et de s’enfermer dans l’autofiction. Mais est-ce la vraie raison ?

Les histoires des deux hommes vont s’enlacer dans un chassé-croisé amoureux, prenant les traits d’une intrigue à la Feydeau. Mais à ce point de départ assez banal va se greffer une réflexion sur les limites de l’autofiction et les chamboulements de la transition numérique dans le milieu de l’édition. Et c’est là que bât blesse. Car même si les acteurs sont excellents et que le film est porté par une puissance comique mordante, les différentes questions posées sont traitées de manière trop démonstrative, avec de longues séquences où les personnages dissertent pompeusement.

C’est aussi une façon pour le réalisateur de montrer un microcosme parisien tiraillé par ses contradictions et éloigné de certaines réalités (avec la scène géniale dans laquelle, Valérie, compagne de Léonard et assistante parlementaire d’un député élu en ruralité, doit faire face aux moqueries de son entourage). Mais il serait un peu simpliste de reprocher au film une forme d’élitisme, dont se défend Olivier Assayas : « Quand je filme un appartement d’intellectuel, il y a des livres. Si le spectateur, hélas, considère comme élitiste de lire des livres… ».

Ismaël EL BOU – COTTEREAU.

Doubles vies d’Olivier Assayas avec Guillaume Canet, Juliette Binoche, Vincent Macaigne, Nora Hamzawi. En salles depuis le 16 janvier. Durée : 1h48.

 

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