Trois mille ans à t’attendre : ode colorée à la magie des mythes

Le réalisateur visionnaire de la saga Mad Max George Miller est de retour avec un long-métrage tout aussi impressionnant que les précédents, mais toutefois, dans une forme beaucoup plus apaisée. Présenté hors compétition au Festival de Cannes 2022, cette adaptation de la nouvelle d’A.S. Bayatt Le Djinn dans l’œil de rossignol (1994) surprendra les fans de l’Australien. En effet, Trois mille ans à t’attendre est aux antipodes de Mad Max : Fury Road. Riche de nombreuses histoires secondaires et d’intrigues annexes, son nouveau film aura de quoi laisser perplexes ou béats ses spectateurs.

Un film aux antipodes de Mad Max : Fury Road

Alithea Binnie, bien que satisfaite par sa vie, porte un regard sceptique sur le monde. Un jour, elle rencontre un djinn (un génie) qui lui propose d’exaucer trois vœux en échange de sa liberté. Mais Alithea est bien trop érudite pour ignorer que, dans les contes, les histoires de vœux se terminent mal.

Une nouvelle conception de la figure du Djinn

Le djinn est à l’origine une créature surnaturelle malicieuse de la mythologie arabique préislamique. Trois mille ans à attendre a voulu offrir une nouvelle dimension au mythe ; il apparaît en effet assez vulnérable et très humain.

La multiplicité des intrigues amène le réalisateur à créer, à chaque nouvelle histoire du djinn, de nouveaux personnages, de nouveaux décors. Cette diversité au premier abord plutôt agréable finit par perdre le spectateur au milieu d’un florilège de protagonistes tous plus excentriques les uns que les autres. Toutefois, ces créatures imaginaires ont tout pour transporter et intriguer, tant par leur bizarrerie que par leur poésie.

La chaleur des couleurs et des décors émerveille le spectateur

Néanmoins, ce film porté par le duo d’acteurs talentueux, Idris Elba (le djinn) et Tilda Swinton (Alithea Binnie), se veut plutôt poétique voire philosophique de plusieurs points de vues. Tout d’abord, il s’agit d’un long-métrage sur la beauté des mythes et sur leurs résonances aujourd’hui. Les couleurs chaudes et les décors orientaux sont un régal pour la rétine et les très riches dialogues nous amènent à nous questionner sur les concepts d’attente, de désir ou encore de bonheur. Un film surprenant, tant sur le mystique que sur le réel, tant sur les créatures imaginaires que sur l’espèce humaine, qui nous abandonne dans une bulle d’incompréhension quelques heures encore après la fin du générique.

Sacha FESTY.

Trois mille ans à t’attendre de George Miller, en salles depuis le 24 août 2022. Durée : 1h48.

 

 

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