Tatami, c’est d’abord une collaboration entre Zar Amir Ebrahimi, actrice iranienne et Guy Nattiv, réalisateur israélien. Le long-métrage raconte l’histoire de deux sportives iraniennes : la judokate Leila et son entraîneuse Maryam. Pendant un championnat du monde, ces femmes se retrouvent sous pression du régime de la République islamique, qui leur ordonne de stopper immédiatement la compétition. Choisirons-t-elles de suivre les directives politiques ou de désobéir et combattre pour leur liberté ? Affaire à suivre dans ce quasi-huit clos pesant et percutant.
Entre sport et politique
Le film résonne d’autant plus dans le contexte géopolitique actuel du Proche-Orient, en évoquant les fortes tensions entre l’Iran et Israël. Il s’illustre aussi dans cette période de Jeux Olympiques et Paralympiques, où 14 des 37 athlètes de l’équipe olympique des réfugiés étaient iraniens, et 3 sur 8 évoluaient dans l’équipe paralympique. Relevons aussi que des femmes fortes sont mises à l’honneur, dans un régime où elles sont pourtant complètement réprimées. Tatami s’inspire d’histoires vraies et présente le combat de nombreux artistes et sportif.ve.s. En bref, le cinéaste Guy Nattiv offre une belle illustration du lien entre sport et politique, pourtant parfois nié.
Une maîtrise redoutable de la mise en scène
Le scénario et ces messages forts le sont d’autant plus par les choix artistiques autour de ce thriller puissant. Que ce soit au niveau du parti pris du noir et blanc, des cadrages audacieux et bien trouvés, des transitions, ou encore, de la prise de son et de l’habillage sonore, les réalisateurs et leurs équipes proposent une combinaison efficace qui appuie l’ambiance du film et lui rende un bel hommage.
Charlotte CHIMIER.
Tatami de Zar Amir Ebrahimi et Guy Nattiv. En salle depuis le 4 septembre 2024. Drame, thriller. 1h45.