Pourquoi revoir le film « L’Echelle de Jacob »

Sorti en 1990, L’Echelle de Jacob (Jacob’s ladder) est le surprenant chef d’œuvre d’Adrian Lyne, dont la filmographie est peu reconnue en dehors de ce petit bijou qui demeure également bien caché dans les tiroirs du cinéma.

Jacob est un vétéran de la guerre du Viêt-Nam ; traumatisé par l’horreur du conflit et notamment par un événement terrifiant dont il ne garde que des bribes obscures, il tente de reprendre le cours d’une vie normale. Mais le voilà en proie à la confusion la plus totale, où se mêlent le rêve et la réalité ; Jacob n’est plus capable de distinguer le réel du délire, et le spectateur se perd avec lui dans les couloirs de son esprit saccagé.

Pire, des créatures démoniaques, au visuel atypique rappelant les monstres des jeux vidéo Silent Hill, sans visage, en proie à des mouvements incohérents et épileptiques, des incarnations de souffrance humaine, poursuivent le héros et tentent manifestement de lui nuire. Des visions que les camarades vétérans de Jacob semblent partager. Le tout dans une ambiance complotiste où l’on suspecte l’armée américaine d’avoir infligé quelque expérience sur le régiment de Jacob.

Une esthétique sordide, un monde labyrinthique, un final glaçant

L’Echelle de Jacob est un très bon film d’horreur, qui abandonne le screamer et l’horreur brute au profit d’une esthétique sordide et d’un monde labyrinthique, un cauchemar d’où l’on ne se réveille jamais vraiment. L’angoisse est totale, et la dénonciation des atrocités de la guerre, pourtant secondaire, est efficace.

Au milieu de la débâcle des événements, le film nous rappelle toujours au jour où tout a commencé ; un memento à la régularité peut-être pas nécessaire et qui pourrait, c’est dommage, suggérer avant l’heure au spectateur malin le twist final qui justifie tout, glace le sang, et soulage pourtant.

Un alien que qu’il faut rencontrer !

Texte et illustration : Charlie PLES.

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