« Notre manière d’étudier est chamboulée »

Depuis le 16 novembre 2020, le lycée Touchard-Washington, au Mans, a réorganisé son fonctionnement pour répondre au protocole lié à l’évolution de la Covid-19. Enseignants, élèves et surveillants ont dû ainsi changer leurs habitudes de travail.

« Les cours à distance affichent leurs limites »

Avec un effectif de 2 410 élèves, le lycée Touchard-Washington a dû prendre de vraies mesures en divisant les classes et en réaménageant l’établissement.
Cependant, cette réorganisation implique de changer ses habitudes. « Nous devons réaliser un double travail, distanciel et présentiel. Notre fonctionnement s’en retrouve impacté », soulignent deux professeures inquiètes de ne pas être prêtes pour les échéances des examens de 2021. « Les épreuves du mois de mars n’ont pas été reportées. Nous sommes obligés de ne pas perdre le rythme initial, nous devons permettre aux élèves étant chez eux de suivre le cours (…) Comme nous reprenons avec eux le travail vu à la maison, nous allons alors forcément moins vite. » L’option des cours en visio n’est envisageable que pour les professeurs équipés. « Au lycée, aucun ordinateur ne permet de faire des visios, il n’y a pas de caméras sur les postes », explique l’une d’elles en ajoutant que « tous les enseignants et associations ont demandé un report de ces épreuves et un allégement du programme. En vain. »

« De inégalités en matière d’équipement informatique »

Mis à part le retard que pourrait accumuler ces deux professeures, elles s’inquiètent pour les élèves. « Cette situation accentue les inégalités. Toutes les familles ne sont pas équipées en ordinateurs. Par ailleurs, quand on est adolescent, on a besoin de relations. On sent que ce deuxième confinement est difficile psychologiquement et scolairement. »

Élèves de seconde générale, Tiffen, Justine et Mélanie* ont plus au moins remarqué les changements, mais elles observent que les nouvelles consignes sanitaires ne sont pas vraiment respectés. « Il y a un sens de circulation avec des fléchages, mais personne ne les suit. » Elles expliquent également que le sport collectif n’est plus autorisé, mais que certains continuent d’en faire dans la cour, malgré les interventions des surveillants. « Cette réorganisation a changé la relation avec les élèves, ils nous considèrent comme des flics, ils ne nous voient plus comme avant », remarque un membre de la vie scolaire.

Les trois amies s’inquiètent aussi du déroulement de l’année scolaire. « Nos profs disent que nous allons réussir à boucler le programme à 100 %, mais c’est impossible. Nous travaillons moins efficacement chez nous et certains enseignants ne nous donnent même pas de devoirs. »

 

Pour les élèves comme pour les enseignants, ces nouvelles mesures mettent en difficultés les lycéens, entre des cours divisés, un confinement qui les éloignent de leurs vie sociale et un cadre de vie inhabituel. « Nous allons nous donner les moyens d’y arriver pour ne pas décrocher, parce que cette année est déterminante », conclut Jérémie, élève de première STMG.

Romane PERCHERON–GUERARD.
Photos : Romane PG.

*prénoms d’emprunt.

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