On ne présente plus l’Iliade, un des plus vieux récits grecs ayant survécu à plus de deux millénaires, par l’immense Homère cité, avec Virgile, comme le plus grand poète du monde gréco-romain. Ce long poème, qui narre une partie de la guerre de Troie, est aussi le cimetière où viennent s’échouer les légendes.
Il est important de noter, pour ceux qui n’auraient pas lu l’Iliade mais qui connaissent l’histoire de la guerre de Troie, que le poème d’Homère ne commence au début ni ne s’achève à la fin de cette plus large histoire. L’Iliade s’ouvre sur la dépossession d’Achille par Agamemnon de sa captive, suite à quoi le guerrier refuse de combattre à nouveau sous ce roi qui lui a ravi son bien. Tout l’enjeu de l’Iliade réside donc dans le retour d’Achille aux armes, seul espoir pour les Grecs de l’emporter. C’est la mort de son ami Patrocle qui le décide à retourner au combat, et à tuer le héros troyen Hector. Le dernier chant raconte comment le corps du troyen est ramené dans sa cité pour y être dignement inhumé.
Nul jugement de Pâris donc, ni cheval de Troie, qui sont à l’origine du début et de la fin de la guerre !
Le récit de l’Iliade ne se répand que sur quelques jours de bataille seulement. Mais c’est amplement suffisant pour assister aux combats épiques entre hommes et dieux jaloux qui prennent parti et descendent sur le champ de guerre, d’admirer les exploits d’Ulysse, d’Ajax, d’Agamemnon, de Ménélas, d’Enée et d’Hector… Ainsi que de tous ces noms de héros tombés au combat.
En effet, l’Iliade, c’est l’histoire de la fin des histoires ; l’ultime épopée où viennent trouver leur fin tous ces héros de légendes et de mythes dont le destin final demeurait jusqu’alors inconnu. Certains noms, à nos yeux contemporains, surgissent pour aussitôt disparaître ; mais, à l’oreille des auditeurs d’Homère, chaque nom invoque son lot de récits, qui s’achèvent ainsi sur le champ d’Arès, et dans les ombres d’Hadès.
Texte et illustration : Charle PLES.