LES ROUGON-MACQUART, épisode 20 : Le Docteur Pascal

Si Émile Zola est retenu comme l’un des plus grands écrivains français, c’est principalement pour sa fresque romanesque les Rougon-Macquart, saga de vingt volumes retraçant l’histoire d’une famille sous le second empire, où se mêlent enquêtes journalistiques et sociales, destins tragiques, lyrisme et même fantastique. Un chef d’œuvre d’une richesse inépuisable.

Découvrez chacun des tomes de ce grand-œuvre à travers cette série de chroniques.

Et le voilà finalement, le dernier tome des Rougon-Macquart qui, publié en 1893, clôt la fresque et boucle la boucle.

Des archives qui dévoilent la vérité

Retour à Plassans, dans la propriété de la Souleiade, qu’habite en ermite Pascal Rougon, frère d’Eugène, d’Aristide et de Sidonie, fils donc de Pierre et Félicité Rougon. Pendant toute la saga, Pascal s’est fait relativement discret. On apprend dans ce roman qu’il a consacré sa vie à l’étude de sa famille et à l’influence de l’hérédité… c’est donc un alter ego de Zola lui-même ! Pascal a emmagasiné, pour chaque membre de la famille, quantités d’archives qui dévoilent tous leurs vices, et tous les liens terribles qui les relient comme une malédiction.

Ces maudites archives ne plaisent guère à Félicité qui, quand elle en apprend l’existence, n’aura plus qu’un projet en tête : détruire le travail de la vie de Pascal.

Rattrapé par la malédiction

Celui-ci, épaulé par sa nièce, pupille puis épouse Clotilde, parvient longtemps à le préserver des tentatives de sa mère. Cependant, il tombe gravement malade, rattrapé, semble-t-il, à son tour, par l’hérédité à laquelle il croyait avoir échappé…

Ce roman est à la fois une synthèse et une clôture magistrale de tous les Rougon-Macquart en rappelant les évènements des différents volumes. Mais c’est aussi le lieu d’une réflexion philosophique et métaphysique, sur le combat entre la science et l’obscurantisme. Mais aussi sur la nécessité qu’a la science parfois, de perdre face au mystère de la vie, au fatum qui ne se laisse saisir dans aucune étude, aussi poussée soit-elle. Tous les liens de l’hérédité ne sont que les symptômes d’une force plus profonde qu’on appellera, à jamais indistinctement, vie, divinité, ou hasard.

Après vingt volumes, Le Docteur Pascal est peut-être l’aveu d’un échec angoissé, résigné… mais résolu.

Texte et illustration : Charlie PLES.

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