Les Chatouilles : une œuvre cathartique

 

Andréa Bescond signe son premier film, co-réalisé par Eric Metayer, son mari et metteur en scène. Avant d’être adaptée au cinéma dans une œuvre plus universelle, l’artiste avait d’abord livré l’histoire de sa vie dans Les chatouilles ou la danse de la colère, une pièce à mi-chemin entre danse et théâtre.

La petite Odette a été abusée, violée par le meilleur ami de ses parents. Une fois adulte, elle tente de rompre son silence en suivant une psychothérapie, car elle n’arrive plus à avancer : elle coule, s’enfonce, se mure dans une violence, dans une rage que personne ne peut expliquer. Même elle. Le sujet est grave, lourd, dérangeant. Pourtant, ici, le récit nous est livré avec une infinie délicatesse : pas de chronologie suivie mais des retours dans le passé mêlés aux rêves, aux fantasmes de la petite Odette qui danse, danse pour s’envoler et se libérer. Les réalisateurs, qui ne sont pas cinéastes à l’origine, expérimentent avec succès, car leur caméra n’est pas rompue à un cinéma conventionnel, mais au contraire libre et novatrice. Andréa Bescond joue ainsi avec une grande finesse son propre rôle en traçant un chemin pour se libérer de l’inaudible.                                                                                       

En salles depuis le 14 novembre. Durée 1h43.

Emma DROUIN.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *