Présentée en ouverture du festival du film francophone à Angoulême et sortie en salles le mercredi 18 septembre 2024, cette comédie de Julie Delpy s’inspire d’un sujet d’actualité. En abordant avec beaucoup d’humour les thématiques liées à l’accueil de réfugiés de guerre, « Les Barbares » incite à la réflexion.
Ému par les évènements tragiques secouant l’Ukraine, le village breton de Paimpont se prépare à accueillir une famille de réfugiés ukrainiens. Alors que les habitants sont globalement enthousiaste, certains d’entre eux sont hostiles à cette décision. Lorsqu’ils apprennent que les réfugiés seront finalement syriens, ceux-ci déchantent d’autant plus.
Cette comédie aborde l’accueil des réfugiés de guerre avec un humour grinçant. Si le long-métrage présente pourtant un sujet particulièrement sensible, « Les Barbares » est un pari réussi. Intelligent et bien dosé, le film permet de remettre en question notre rapport à l’autre. La mise en scène caricaturale tourne en ridicule les stéréotypes quant à la nationalité des réfugiés à travers le regard des habitants de Paimpont.
« Tu t’es déjà imaginé ce que c’est ? T’arrives d’un pays en guerre dans un pays où tu as aucun repère et où on t’insulte ? »
Les personnages semblent sortis tout droit d’une oeuvre satirique
Laurent Lafitte incarne à la perfection un mari antipathique et xénophobe, dont la femme jouée par India Hair n’est pas si crédule qu’elle ne le montre. Anne, jouée par Sandrine Kiberlain apporte de la légèreté tandis que sa meilleure amie Joëlle, incarnée par Julie Delpy elle-même, accompagne cette famille syrienne avec beaucoup de sérieux. Nous sommes face à une panoplie de personnages tous plus singuliers les uns que les autres, dont les défauts ne manquent pas d’être pointés du doigt.
Cette comédie invite à la réflexion
« Les Barbares » nous interpelle : un réfugié syrien est-il si différent d’un réfugié ukrainien ? Cette comédie convie à s’arrêter dans un premier temps sur leur statut de réfugié de guerre, plutôt que sur leur nationalité. Elle incite à ne pas s’enfermer dans les clichés et la peur de l’autre. Le film porte bien son nom et force à se poser la question : qui sont les réels barbares ?
Marie PICOT.
« Les Barbares », de Julie Delpy, 1h41, en salle le mercredi 18 septembre 2024.