Il aura fallu attendre cinq ans pour que le père du sulfureux La vie d’Adèle ne revienne aux affaires avec ce nouveau long-métrage, auréolé d’une sélection à la dernière Moestra de Venise.
Mais en lieu et place d’une passion dévorante, Mektoub my love : canto uno, nous embarque à Sète, durant l’été 94, suivre les pérégrinations d’Amin, apprenti scénariste et alter-égo du réalisateur, magnifiquement interprété par Shaïn Boumedine, véritable révélation.
Qu’il s’agisse du désir, de la jeunesse ou du hasard des rencontres (mektoub signifiant le destin en arabe), Kechiche y apporte le même soin, filmant ses comédiens avec une candeur insoupçonnée, célébrant la vie, l’amour, la tristesse, et conférant à cette grande fresque rohmerienne, des accents d’œuvre libre et hédoniste. Magistral.
En salles depuis le 21 mars. Durée : 2h55.