Le degré zéro de l’écriture : complexe mais pas inabordable

Le premier livre de Roland Barthes, publié en 1953, l’a tout de suite placé comme un des penseurs de la littérature les plus importants de la modernité. Dans ce court mais dense essai, le philosophe et sémiologue répond à des questions littéraires fondamentales.

Qu’est-ce que le langage ? Qu’est-ce que l’écriture ? Qu’est-ce que la littérature ?… Autant de concepts que Barthes prend soin de distinguer, dans une pensée complexe, élaborée et structurée.

Barthes inscrit la littérature dans le mouvement de l’Histoire, aussi l’Histoire de la littérature entretient-elle des correspondances aussi bien sur le fond que sur la forme avec l’Histoire des hommes : d’abord comme champ réservé à l’aristocratie, la littérature classique est celle d’une écriture homogène, qui trouve son essence davantage dans sa structure et la clarté de sa rhétorique, que dans l’ornement du style, qui lui sera davantage le lot de la littérature bourgeoise triomphante durant le XIXème siècle.

Un ouvrage incontournable pour les étudiants en littérature

Bien que s’appuyant sur des exemples précis et détaillés, le discours de Barthes n’est pas facile à suivre pour quiconque n’est pas familier avec le langage de la philosophie ou de la théorie littéraire ; cependant, il n’est pas inabordable. Son découpage, sa brièveté, et les quelques envolées lyriques permettent de pallier à la densité de sa pensée. Le degré zéro de l’écriture semble bien être un incontournable pour les élèves en études littéraires ou les personnes intéressées à la théorie.

L’ouvrage paraîtra peut-être même comme un roman de l’écriture, au dénouement épique et tragique à celles et ceux qui parviendront à se couler suffisamment dans le flux de l’œuvre.

Texte et illustration : Charlie Plès.

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