« Dimanche 12 septembre 2025, Hendaye. J’ai du mal à réaliser que je me lance dans l’aventure que je prépare depuis des mois. Après être aller toucher l’eau de l’Océan Atlantique pour marquer mon départ symbolique, je m’élance à travers les chemins frontaliers du Pays Basque.
Je rejoins La Rhune (905m), premier haut sommet depuis l’océan, par le versant espagnol et poursuis ma route à travers les plaines du Labourd, traversant les villages emblématiques de Sare et Aïnhoa. Je salue une dernière fois l’océan au col de Mehatse (716m), pour m’élancer sur les lignes de crêtes de la Basse-Navarre en direction des pics d’Iparla (1049m) et de Toutoulia (987m). Après trois jours de beau temps et de bivouacs à la belle étoile, la météo vire à un temps pluvieux et venteux. Pendant deux jours, j’avance dans la brume, avec des habits détrempés qui peinent à sécher.
Arrivé à Saint-Jean-Pied-de-Port, je prends quelques jours de pause pour sécher mes affaires, me reposer et faire le point sur mon matériel. Comme souvent lors d’une première itinérance longue distance, on porte le poids de ses peurs. J’identifie le superflu et m’allège de 2,3 kg.
Dans la Soule, je traverse la forêt d’Iraty pour atteindre le Col Bagargiak (1327 m). J’ai vécu mes premiers orages, emmitouflé dans mon sac de couchage au fond d’une cabane de berger. Après un accueil chaleureux dans une auberge des gorges de Kakouetta, je m’élance en direction du Col de la Pierre Saint-Martin (1765 m), qui marque l’entrée dans le Béarn. »
Texte et photos : Timon MOREAU.