Frankenstein, un pilier du roman gothique

Paru en 1818, le roman Frankenstein ou Le Prométhée moderne de Mary Shelley (1797-1851) s’impose dans le genre du roman gothique. Son succès a été tel que le monstre de Frankenstein fait aujourd’hui partie intégrante de la culture populaire.

La genèse d’une œuvre majeure

Lors de l’été 1816, la jeune femmes de lettres, Mary Shelley, commence à écrire l’une des œuvres majeures du genre gothique : Frankenstein ou Le Prométhée moderne. C’est à l’occasion de de soirées d’été en Suisse avec Lord Byron et son époux Percy Bysshe Shelley que l’autrice initie son récit. De fait, les trois jeunes gens se racontent lors de ces nuits des histoires de fantômes. Lord Byron suggère alors que chacun écrive un roman qui suscite l’horreur. Ce que fera l’autrice en donnant naissance à ce récit qui s’est inscrit dans la culture populaire.

Le gothique au service du récit

Le monstre de Frankenstein souvent est confondu avec son créateur en étant nommé simplement Frankenstein. Cependant, c’est le jeune savant suisse Victor Frankenstein qui est à l’origine de la création du monstre. En effet, tout au long du récit le lecteur suit les confessions du savant auprès de Robert Walton, un explorateur de l’Arctique. Victor souhaitait montrer au monde comment créer l’étincelle de la vie et ressusciter les morts. Chose à laquelle il parvient puisqu’en réunissant des morceaux de chair et d’os issus des chambres mortuaires il anime son monstre. Mais face à cet être effrayant, le jeune suisse décide de le chasser sans penser qu’il puisse être capable de s’instruire, de ressentir émotions, sentiments et envie, ou de revendiquer des droits. Le monstre revient en effet tourmenté son créateur pour le priver de tous les êtres qui lui sont chers, c’est alors une vengeance sans limite qui commence.

Le succès d’une œuvre

Le succès de l’œuvre de Shelley a été immédiat. Un tel engouement peut s’expliquer par l’enchâssement des récits (Victor Frankenstein, la créature, Robert Walton), l’ambiance horrifique qui se mêle au romantisme typique du gothique, la psychologie des personnages qui pousse à l’attachement, ou encore, le surréalisme de l’histoire dans laquelle le lecteur est plongé. Cet attrait se poursuit encore aujourd’hui. De fait, les adaptations ont été et sont multiples, tantôt proches, tantôt éloignées de la version originale.

Texte et illustration : Maéva VALLÉE PINOT.

Frankenstein ou Le Prométhée moderne, Mary Shelley, traduit par Alain Morvan, éditions Folio Science-Fiction, 2015 [1818], 336 pages.

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