La rentrée littéraire débute pour les librairies. 466 livres sortent dans les différentes maisons d’éditions. Penchons-nous tout particulièrement sur le roman d’Emily St John Mandel : La mer de la tranquillité.
L’histoire débute en 1912. Un jeune homme, renié par sa famille, se retrouve au fin fond d’une forêt par une balade hasardeuse. Alors qu’il s’arrête admirer un arbre gigantesque, un trou noir se forme et un violon joue une berceuse qui semble venir d’un endroit lointain. L’homme, déboussolé, finira par devenir fou de ce moment hors-du-temps… En 2020, le même épisode mystérieux se produit pour Vincent, et plus tard encore, lorsque la lune est colonisée et que le voyage dans le temps a été mis au point par une élite de scientifiques. Élite qui semble convaincue qu’un grand mystère se cache derrière ces évènements répétés.
Si nous vivions dans une simulation, comment saurions-nous qu’il s’agit d’une simulation ?
Emily St John Mandel nous embarque dans cette enquête folle à travers le temps. Mélangeant drame policier et aventure de science-fiction, l’autrice nous accroche complètement à ce récit construit dans différentes temporalités.
Non loin de là rôde évidement son talent d’écriture et de mise en scène de personnages toujours poétiques et touchants qui nous rapproche de l’humanité que l’on perd au fur et à mesure de ce roman qui se passe sur la lune. Tout en dénonçant une colonisation future du satellite de la Terre.
Je suis convaincue que si nous nous tournons vers la fiction post-apocalyptique, ce n’est pas parce que nous sommes attirés par le désastre en soi, mais parce que nous sommes attirés par ce qui, dans notre esprit, risque fort de se produire. Nous aspirons en secret à un monde moins technologique.
C’est une lecture qui nous accroche, qui mélange les genres et qui fait de ce roman une véritable expérience de l’espace et de l’humain.
Texte, illustration et photo : Méline LEGROS.
La Mer de la tranquilité, Emily St John Mandel, éditions Rivages, 2023.