Des origines aux générations New Age : Les Mayas

Sébastien Jahan est historien, maître de conférences à l’université de Poitiers. Spécialisé dans l’histoire de l’Amérique coloniale, il est notamment connu pour avoir dirigé l’ouvrage collectif Les violences génocidaires au Guatemala, une histoire en perspective (2012). En 2021, il publie un nouvel essai, plus global, sur son sujet de prédilection. Avec Les Mayas, il tente en effet de résumer l’histoire d’un peuple entier, de ses origines jusqu’aux récupérations qu’ont pu en faire les générations New Age.

Sébastien Jahan insiste bien sur le fait qu’il faut sortir de notre européocentrisme. L’histoire des peuples amérindiens ne commence pas avec l’arrivée des Occidentaux sur leur continent à la fin du XVe siècle. L’historien consacre donc la première partie de son essai à la période allant de 1000 av. J-C à 1500 ap. J-C. Il y décrit le mode de vie des Mayas, leurs cultes, leurs systèmes politiques, leurs relations avec les autres peuples amérindiens…

Dans sa seconde partie, de 1520 à 2020, il aborde les questions de « l’oppressions et résistances en terre maya ». Il y traite de la conquête violente menée par les Espagnols et le système colonial mis en place ensuite. Il montre que s’ils ont été asservis, les Mayas n’ont pas pour autant disparu. Ils ont survécu en communautés plus ou moins isolées, et continué de traverser les siècles jusqu’à notre époque. Ils ont été actifs dans les révolutions. Ils ont été opprimés dans l’ère postcoloniale d’Amérique du Sud, où les États-Unis ont monté dictature sur dictature pour garder le contrôle économique et idéologique de la région.

Les Mayas jouent un rôle dans le tourisme et la prise de conscience des enjeux climatiques

Dans sa troisième et dernière partie, Jahan revient sur la « passion occidentale » développée autour des Mayas. Des crânes de cristal aux considérations eschatologiques, il livre une rétrospective complète des mythes que les Européens ont voulu appliquer à ce peuple méconnu. Il revient également sur les rôles que jouent les Mayas encore aujourd’hui, notamment dans le tourisme et la prise de conscience des enjeux climatiques.

Avec Les Mayas, c’est donc une histoire complète d’un peuple que retrace Sébastien Jahan. Si elle ne peut pas être exhaustive, elle donne néanmoins les premières clés de compréhension d’une population trimillénaire et trop souvent fantasmée. Simple à lire, truffé d’exemples clairs, cet ouvrage est autant adapté aux historiens qu’aux curieux.

Texte et image de couverture : Mathis POUPELIN.

Les Mayas, 2021, édition Ellipses, environ 300 pages.

 

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