Plusieurs milliers d’abeilles noires ont récemment élu domicile sur le toit de la Cité Judiciaire du Mans. À l’origine de cette initiative, Sébastien Colombet, un juge d’instruction passionné qui a su regrouper autour de lui collègues et personnel judiciaire dans un projet sans précédent.
« J’ai toujours été un grand amateur de miel », confie le magistrat qui n’aurait jamais imaginé, quelques années plus tôt, posséder ses propres ruches. Tout commence lorsque son voisin, ancien apiculteur de profession, l’invite à participer à une récolte. “Je n’avais jamais fait ça, j’étais curieux et j’ai attrapé le virus. Il m’a transmis sa passion. » Ce dernier lui propose alors de lui léguer deux ruchettes peuplées d’essaims. Aujourd’hui, Sébastien Colombet honore cet héritage au sein même de son lieu de travail et rend hommage à son voisin, décédé en mars 2025.
Le projet a nécessité plusieurs mois de préparation. De nombreuses démarches ont été nécessaires pour faire de ce rêve une réalité. En effet, le juge d’instruction a dû successivement surmonter les contraintes administratives, obtenir les autorisations de la hiérarchie judiciaire. Il a notamment dû suivre des formations à la ruche-école et trouver l’emplacement idéal, bien orienté et à l’abri du vent et des frelons asiatiques.
Un projet soutenu par le personnel judiciaire
Ce passionné a pu compter sur l’enthousiasme d’une vingtaine de collègues. Magistrats, greffiers, policiers d’escorte, ou encore, agents de sécurité, tous ont participé à la création d’un fond commun. Grâce à leur contribution, deux ruches ont été achetées : une neuve et une d’occasion.
L’année précédente, aucune récolte n’avait été possible à cause du mauvais temps. Cette année, les conditions semblent plus propices à la récolte. Si tel est le cas, chaque contributeur du projet recevra une part égale. « Si nous ne produisons pas de miel, ce n’est pas vraiment grave ; 4-5 pots, ce serait déjà génial », s’enthousiaste le magistrat.
Un havre de paix dans un milieu éprouvant
« C’est une vraie échappatoire. Ici, il n’y a pas de pression », confie Sébastien Colombet. Aujourd’hui, ce dernier se dit fier d’être devenu apiculteur à ses heures perdues : « J’ai mes premières ruches, je suis en deuxième année de formation et j’ai la chance de pouvoir m’en occuper sur mon lieu de travail ». Les bénéfices de ce projet sont multiples ; en effet, il favorise l’expérience collective, la découverte de la nature en milieu urbain et les échanges humains.
Texte et photos : Calypso BARREAU.