Avec Classe moyenne, Antony Cordier permet à la comédie française de retrouver un terrain qu’elle affectionne particulièrement : la satire sociale.
Le film, évidemment politique, a tout de même l’intelligence de ne jamais alourdir son propos. Le message de Classe moyenne passe par le rire, par l’ironie, et surtout, par un humour noir qui transforme le long-métrage en un miroir cruel et dérangeant.
Ramzy Bedia, Laure Calamy, Laurent Lafitte et Elodie Bouchez : le casting est l’un des atouts du film
Les quatre comédiens principaux composent une galerie de personnages à la fois familiers et excessifs. Ensemble, ils créent des interactions avec dialogues acérés souvent coupants. Chaque échange, chaque réplique fonctionne comme une arme à double tranchant. On rit, on se moque, mais la réalité sous-jacente est reconnaissable.
L’énergie des acteurs est d’autant plus forte quand le rythme du film leur fait honneur. Soutenu, sans temps mort, le récit a pour cadre une luxueuse villa en Occitanie où le soleil écrasant du midi semble faire perdre tout sang-froid aux protagonistes.
Le titre Classe moyenne a soigneusement été gardé par Antony Cordier : « C’est le titre du scénario original, il traduit la population oubliée et invisible. Nous avons tous envie d’être ni trop riche ni trop pauvre. Le titre peut également faire référence à tous ces personnages qui manquent cruellement de classe », a déclaré ironiquement le cinéaste lors d’une avant-première dans un cinéma de Tours (Indre-et-Loire).
Une comédie subtile et féroce
Sans prétendre être un film manifeste, Classe moyenne s’impose comme une comédie subtile. Elle se laisse regarder facilement, tout en mettant en lumière une face plus sombre, celle d’une société où les contradictions et les hypocrisies sont dévoilées avec férocité.
Robin BATARD.
« Classe moyenne » d’Antony Cordier, en salles le 24 septembre 2025. Durée : 1h35.