Les Etats-Unis sont un des premiers producteurs de déchets au monde, ainsi que le second pays émettant le plus de carbone dans l’atmosphère derrière la Chine. Loin de cette réalité désastreuse et des premières conséquences ressenties du changement climatique, les parcs américains n’en prospèrent pas moins. La faune au bord des villes, certes changée par la main de l’homme, est bien plus vivante que dans la plupart des pays d’Europe.
Au Nord de Raleigh, en Caroline du Nord, se trouve le Walnut Creek Trail : un chemin qui, comme son nom l’indique, suit le courant Walnut jusqu’au lac Johnson où il se jette. Le chemin de 19 miles de long serpente dans une petite bande forestière louvoyant entre les quartiers résidentiels et le campus universitaire du nord de la ville. Ouvert de jour comme de nuit, et durant toute la semaine, il n’est accessible qu’aux piétons et aux cyclistes. Sur un panneau résumant les droits et devoirs des utilisateurs, il est bien précisé l’interdiction de porter une arme à feu sur le chemin – petite particularité américaine.
- Bien que les Etats-Unis soient un grand pays pollueur, une partie de leurs écosystèmes naturels sont bien préservés
La faune y est riche et abondante, malgré la proximité des zones urbaines. Les observateurs pourront ainsi voir plusieurs oiseaux : le héron cendré, très présent en Europe, mais également, les cardinaux du Nord, de magnifiques volatiles à la huppette rouge endémique à l’Amérique du Nord. En matière de reptile, les serpents sont rares, mais il est possible d’observer quelques lézards aux reflets bleus et argentés, ainsi que des tortues terrestres. Les chanceux pourront même voir des cerfs de Virginie avançant par petite harde dans le Walnut, camouflé dans le sous-bois et attentif aux passants.
- Plus que la répression, c’est par l’éducation que l’on peut faire aboutir des programmes de protection des espèces
À l’image d’autres parcs que nous avons pu visiter, celui du Walnut Creek est donc préservé, riche d’une faune abondante, malgré les dérives environnementales des Etats-Unis. Ce n’est pas tant par la répression que par l’éducation que les agences fédérales en charge de la propreté des parcs ont accompli leurs missions. Le musée d’histoire naturelle de Raleigh, par exemple, organise des groupes d’amateurs pour surveiller et compter les papillons et autre insectes. C’est généralement en incluant les utilisateurs dans les démarches de protection des espèces que celles-ci s’avèrent plus efficaces.
Texte et photos : Mathis Poupelin