« Acide », un drame familial sous tension

Mettant en scène une famille déchirée, aux perturbations se conjuguant à une catastrophe climatique d’ampleur, le cinéaste Just Philippot (La Nausée) fait de son deuxième film un très prenant récit de survie et de recomposition.

Une famille décomposée plongée dans le chaos

Acide a pour toile de fond une catastrophe climatique : en raison de la concentration de polluants dans les eaux, des pluies d’acide s’apprêtent à s’abattre. Selma, 15 ans, se retrouve perdue en forêt avec son cheval, la sortie avec son lycée n’ayant pas été annulée malgré les prévisions météo inquiétantes. Quand elle commence à voir la fameuse pluie tomber, elle se met à courir d’où elle vient. Elle est miraculeusement réceptionnée par son père Michal (Guillaume Canet) et sa mère Élise (Laetitia Dosch). C’est donc dans un chaos des plus intenses qu’une famille décomposée va devoir s’unir pour survivre.

Une tension permanente

Ce drame fantastique au voile grisonnant fonctionne grâce à une tension permanente, même dans les scènes les plus silencieuses. Acide n’étudie pas vraiment son sujet (sans doute parce qu’il est scientifiquement complexe et donc peu cinégénique), mais livre un récit captivant transcrivant efficacement les rapports parentaux et la cruauté. Canet et Dosch y sont saississant.e.s dans des scènes d’action et de tragédie.

Just Philippot orchestre ici son histoire avec générosité et émotion, ce qui a l’effet constant d’une congestion, parfois même d’un choc chez le.la spectateur.ice. De nombreuses scènes traduisent avec brio cet état d’urgence, ce stress et résonnent tant bien au sein du récit que dans nos consciences habitées par les pressions et incidences grandissantes du dérèglement climatique.

On en sort avec l’impression qu’aucun faux pas de mise en scène ou de rythme n’aura surgi et qu’on vient d’assister à du grand cinéma dystopique, qui explore habilement la crise, la fuite, l’informe nervosité, le craqué et le « craquable ». À découvrir.

Djamel FERMIGIER-DUMORTIER.

« Acide », en salles depuis le 20 septembre 2023. Durée : 1h40.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *