Charlaine est une harpiste et chanteuse mancelle passionnée par la musique baroque. La jeune artiste met à l’honneur la harpe celtique (instrument de musique à cordes ancien très présent dans la culture nordique) et fait voyager ses auditeurs à travers le monde (France, Irlande, Orient, Arménie, Espagne). L’auteure-compositrice-interprète raconte son histoire d’amour avec cet instrument.
Comment est née votre passion pour la harpe ?
J’ai découvert cet instrument en 2004 lors d’une fête de la musique. J’ai alors demandé à une harpiste du Mans de me donner mes premiers cours avant de suivre des Masterclass en Bretagne et à Paris. Plus tard, dans un souci d’évasion, j’ai préféré faire découvrir aux gens un répertoire de chansons peu connues. Je suis sensible aux émotions transmises par la musique et les sons de la harpe celtique sont relaxants, thérapeutiques, voire spirituels pour certains. D’ailleurs, j’interviens régulièrement auprès des séniors dans des EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) pour leur permettre de s’évader.
« J’aime autant composer des mélodies que chanter »
Quelle place occupe la composition dans votre œuvre ?
Pour mon projet d’album, j’ai décidé de chanter en français un peu plus qu’avant : j’ai repris Le Garçon Jardinier, un traditionnel berrichon. J’aime autant composer des mélodies que chanter. Du reste, mon deuxième album va comporter plus de titres : je ressens le besoin d’exprimer les choses avec des paroles. Amoureuse de littérature, j’ai aussi envie d’adapter des poèmes d’Antonin Artaud et Renée Vivien dans ce disque. C’est important, en tant que harpiste, de se forger son propre univers en allant toujours plus loin dans la création.
Casser les idées préconçues sur la harpe
Les gens sont-ils sensibles à cet instrument ?
La harpe souffre de préjugés : ultra-féminisé, trop discret et réservé à une élite. Pourtant, une harpe celtique coûte moins cher que les classiques. Les gens qui viennent à mes concerts sont agréablement surpris : ils se rendent compte que je peux proposer de la musique rythmée et entraînante (on peut reprendre des morceaux metal ou jazz grâce à des harpes électriques). D’ailleurs, mon plus beau souvenir sur scène est mon passage aux Saulnières, au Mans, avec le Chœur classique et profane, Résonnances.
La promotion de votre premier opus a-t-elle subi le confinement ?
Le Showcase (animation autour de l’album, séance de dédicaces) prévu le 21 mars 2020 au Cultura du Parc Manceau a été annulé. J’attendais cet événement avec impatience, car il m’aurait permis de faire découvrir mon disque au public en allant à sa rencontre. Par ailleurs, je ne pouvais plus intervenir dans les EHPAD (Souvenance, Reposance), c’est pourquoi, grâce à la participation des coordinatrices de ces établissements, j’ai proposé des récitals en live sur Facebook pour des résidents. Cela me tenait à cœur de leur offrir ce cadeau car je savais que le confinement serait une période compliquée pour les séniors.
Propos recueillis par Camille LAUCAGNE.
Page Facebook : Charlaine Epinal.
Crédits visuels : ©Eric Fernandez.
Album Ballades d’amour et d’ailleurs… disponible sur https://charlaine-epinal.bandcamp.com/releases