Daniel Pennac : « Écrire, c’est respirer »

Parrain de l’événement Faites Lire ! au Mans, le romancier et professeur s’est confié à vitav.fr à l’occasion de la représentation de sa pièce Un amour exemplaire, tirée de la BD illustrée par Florence Cestac. Rencontre avec un auteur qui voit dans la littérature la liberté de vivre.

Comment le cancre est-il devenu un grand lecteur ?
C’était devenu un refuge, à une époque où on nous interdisait de lire.

Pourquoi faire apprendre par cœur des textes à vos élèves ?
Pour les apprendre ensemble, les apprivoiser, se constituer une bibliothèque mentale qui n’est que matière à de futurs actes et créations. Je voulais leur donner le goût de la durée, leur donner des compagnons pour la vie.

Les éléments de votre vie qu’on retrouve dans vos fictions révèlent-elles une fonction cathartique dans votre écriture ?
Ces récurrences sont involontaires, mais oui, on écrit toujours par besoin d’expression, de délivrance. Mais c’est aussi un rapport au rêve, que je développe dans mon roman à venir, la Loi du rêveur.

Comment naissent vos personnages et quel rapport entretenez-vous avec eux ?
Ce sont des créatures nées de mes amis, souvent romanesques en eux-mêmes, ou bien de mes lectures ; Malaussène, par exemple, est né d’une lecture de René Girard. Mais les personnages, ce sont des mots, des produits de la phrase : leurs noms apparaissent de manière à construire un rythme, à produire un effet. C’est le texte qui est vivant, pas eux.

Écrire, en quelques mots ?
C’est respirer. Imposer un ordre esthétique (lié à notre propre cohérence) au chaos du monde.

Propos recueillis par Charlie PLÈS.
Illustration : Charlie Plès.
Photo : Jesus Dupaux.

Samedi 12 octobre, à 20h30, Un amour exemplaire, d’après et avec Daniel Pennac, au théâtre Paul-Scarron, 8, place des Jacobins, au Mans. Tarifs : 9 € à 15 €.

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