Roadtrip sorti en 1991, « Thelma et Louise » ouvre la voie à un univers cinématographique où les femmes occupent les rôles principaux, se défaisant ainsi des contraintes de l’époque imposées par Hollywood. Retour sur ce long-métrage culte signé Ridley Scott, sur lequel producteurs comme réalisateurs ne misaient pas un sou.
D’après le scénario orignal de Callie Khouri, deux amies, Thelma Dickinson et Louise Sawyer (incarnées par Geena Davis et Susan Sarandon) partent en vadrouille le temps d’un week-end pour s’échapper de leur vie monotone. Le destin de ces deux femmes prend une tournure dramatique lorsque qu’elles se retrouvent en cavale après avoir abattu un violeur. Devenues des criminelles recherchées, les deux amies tentent de rejoindre le Mexique en sillonnant les routes américaines, dans l’espoir d’acquérir leur liberté.
Une ode à la liberté et au féminisme
« Thelma et Louise » marque les esprits par ses personnages principaux profonds et touchants. Les protagonistes connaissent une réelle évolution au fil du long-métrage : si Thelma est initialement une épouse timide et soumise à son mari, elle finit par se libérer de toute oppression en devenant une femme forte et déterminée. Son amie Louise connaîtra une transformation similaire, en se délivrant d’un lourd secret.
Ces figures de femmes indépendantes qu’incarnent Thelma et Louise se défont des normes patriarcales. Cette émancipation est alors d’autant plus significative puisqu’elle prend place dans un western, un genre de film habituellement monopolisé par des personnages masculins. Cette libération féminine passe par une transgression de genre avec l’adoption par les protagonistes de vêtements et de comportements dits masculins, mais surtout, par la prise en main du revolver, symbole de la domination masculine.
Si les critiques américaines de l’époque jugent le scénario du film misandre et violent (les femmes répondant à la violence masculine par les armes), « Thelma et Louise » fait beaucoup parler et rencontre un grand succès. Le long-métrage fait notamment la clôture du festival de Cannes (hors compétition) en 1991. L’engouement toujours actuel que suscite l’oeuvre cinématographique lui permet de s’inscrire au rang de film culte, et son héritage perdure encore aujourd’hui.
Texte : Jade CABARET.
Thelma et Louise de Ridley Scott, 1991. Durée : 2h10.
Voir également le documentaire sur ARTE : https://www.arte.tv/fr/videos/117200-000-A/thelma-et-louise-un-western-feministe/