Stephen King, aujourd’hui considéré comme le maître de l’horreur et du thriller, est avant tout un écrivain acharné que la passion des mots a animé durant toute une vie. Dans Ecriture, Mémoires d’un métier (2003), l’écrivain américain témoigne de cette vie et de son rapport à l’écriture.
Auteur de Carrie, Shining, du Fléau ou encore de Misery, Stephen King est l’auteur de nombreux romans et nouvelles, aussi a-t-il été travaillé par le besoin d’écrire sur l’écriture. Projet qui n’a pas été évident à mener pour l’auteur, qui reconnait une certaine lenteur peu ordinaire chez lui.
Dans la première partie du livre, King fait une brève autobiographie en se focalisant sur son évolution d’écrivain ; très intéressante pour les fans, elle a surtout le rôle de préambule à la seconde partie, une sorte d’essai sur l’écriture et ses procédés.
King dévoile presque tous ses secrets de fabrication, de l’apparition de l’idée première au peaufinage des détails textuels. L’auteur s’impose un quota de mots quotidiens qu’il écrit enfermé dans son bureau, à l’écart du monde. Il explique aussi privilégier l’histoire sur toute autre forme d’influence, et confesse donc avancer par intuition ; King ne prend aucune note, il laisse l’histoire suivre son cours naturellement.
Une déclaration d’amour à l’art du langage
Ce livre a toutefois ses défauts : King donne des conseils d’écrivains qui, hormis quelques rares règles qui semblent universelles, ne peuvent finalement qu’être écoutés de lui-même ; chaque écrivain a un rapport à l’écriture et une méthode de travail qui lui est propre. Aussi faut-il concevoir cette deuxième partie davantage comme l’exposé d’une expérience personnelle que comme un réel essai (d’où le sous-titre de Mémoires).
Néanmoins, Ecriture, que l’auteur a achevé lors de sa convalescence après un grave accident, est une déclaration d’amour à l’art du langage qui lui a permis de vivre et de survivre.
Texte et illustration : Charlie PLÈS.
