Sébastien Bourgeois : « Je privilégie la communication »

Le Sarthois officie en tant qu’arbitre en Pro B (2e division du basket français). Il se confie sur son parcours et sa vision de l’arbitrage.

Sébastien Bourgeois, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je vais avoir 43 ans au mois de juillet 2021, j’arbitre en haut niveau depuis 2008 et je joue aussi en club à Laigné-en-Belin (Sarthe) en départementale 3. Je suis amené à beaucoup me promener dans toute la France car j’ai obtenu beaucoup de désignations car cette saison a été quelque peu remaniée du fait de la crise sanitaire.

« J’aime gérer les joueurs à fort caractère »

Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre le sifflet ?
J’ai commencé en cadet lorsque j’évoluais au JCM (Judo Club du Mans). A ce moment, le club avait besoin d’arbitres pour pouvoir obtenir des points. J’ai démarré l’arbitrage avec deux autres copains et je me suis pris au jeu. J’ai passé mon examen région trois ans plus tard. J’ai joué au championnat régional avant de choisir le sifflet en 2007. J’ai ensuite gravi les échelons pour atteindre le haut niveau.

Vous avez officié en Pro A et vous arbitrez désormais en Pro B. Pourquoi avoir quitté la première division ?
En tant qu’arbitre, nous avons des évaluations et lors de ma troisième saison en Pro A, je me suis retrouvé en bas du classement. Je suis donc descendu sportivement, comme pour les équipes. Ce n’était pas un choix, mes notes n’étaient tout simplement pas à la hauteur cette année-là.

Mehdi Difallah a officié au Final Four de l’Euroleague. Est-ce un objectif pour vous ?
C’est maintenant impossible car je suis trop âgé. Pour arbitrer dans des compétitions européennes, il faut avoir moins de 35 ans et avoir officié déjà 3 ans dans la première division. Mehdi est un super arbitre et un super copain. Je lui ai envoyé des messages de félicitations parce qu’il le mérite.

Est-ce que les anciens joueurs font de bons arbitres ?
Totalement. Quand tu es arbitre, tu dois sentir le jeu et avoir des connaissances sur le jeu est un atout. Un joueur est un bon arbitre, mais un bon arbitre peut ne pas avoir été joueur, mais il ne va pas ressentir les actions de la même manière.

Est-ce que votre point de vue sur le basket a changé depuis que vous arbitrez ?
Oui et non, parce que j’ai toujours été joueur et arbitre. Ma vision de ce sport a peu évolué car j’ai grandi avec ces deux pratiques. Quand je jouais, j’avais un fort caractère sur le terrain. Je pestais parfois contre l’arbitrage parce que je déteste l’injustice. On peut commettre des erreurs, mais je n’aime pas les décisions injustes. En tant qu’arbitre, j’aime bien gérer des joueurs de caractère car j’aime les situations difficiles. J’apprécie la communication et résoudre des comportements inappropriés.

Comment faire respecter les règles et se faire respecter, notamment lorsque le coach de Monaco Zvezdan Mitrovic s’énerve contre le corps arbitral ?
Zvezdan Mitrovic est un acteur. Il fait un sketch pour obtenir volontairement des fautes techniques pour booster ses joueurs et galvaniser ses troupes. Ce genre d’entraîneur n’est pas simple à gérer. S’il a décidé qu’il voulait sortir du match, on ne peut que le sanctionner en faisant le moins d’erreurs possible.

Propos recueillis par Naofel LEBTI.
Photos : Tuan Nguyen.

 

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