Rebecca : une adaptation creuse et superficielle

80 ans après la très belle adaptation d’Hitchcock du roman de Daphné du Maurier, le réalisateur Ben Wheatley propose une relecture vide et superficielle de Rebecca.

Ben Weatley n’a pas voulu faire un simple « remake » de « Rebecca » mais une « relecture modernisée », selon ses propres mots. Il respecte ainsi les grandes lignes de l’intrigue en prenant quelques libertés. Et c’est bien le problème de ce film qui tente de s’émanciper de l’œuvre originale tout en multipliant les effets d’échos pour ne pas décevoir les puristes hitchockiens et les fans du roman. Cette relecture manque cruellement de cohérence interne, comme si le réalisateur était pris au piège de son ambition initiale.

Le roman initial est vidé de sa substance

Il prend le parti pris de plus insister sur la naissance de la romance d’une jeune femme avec un homme veuf, Maxime De Winter. Celui-ci va l’emmener vivre dans son manoir de Manderley, encore hanté par le spectre de sa précédente femme, Rebecca, disparue dans des circonstances troubles. Il y plaque ensuite grossièrement les scènes sombres et oniriques qui font l’autre versant de « Rebecca », derrière l’image d’un amour solaire.

Cette adaptation vide totalement de sa substance ce qui faisait l’intérêt du roman initial. Tout est lissé par une mise en scène ultra-léchée et démonstrative, qui prend le pas sur la complexité de l’intrigue et les relations opaques, perverses des personnages.

Ismaël EL BOU – COTTEREAU.

Rebecca est diffusé sur Netflix depuis le 21 octobre 2020. Durée : 2h02.

Ismaël El Bou – Cottereau

« Rebecca » de Ben Weatley, disponible sur Netflix (2h10). 

 

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