Pourquoi faut-il lire ?

Lecture, littérature, culture ; voilà des mots effrayants. Vous vous sentez écrasés par le poids de la non-culture, quand on vous enfonce de mots et d’activités qui vous semblent sinon impossibles, au moins incompréhensibles et compliqués ? Lisez ceci.

Dédramatiser la culture est un office sérieux, à aborder pourtant avec simplicité. Pour ceci, laisser la parole aux autres est une bonne idée, à commencer par Daniel Pennac :

« Chaque lecture est un acte de résistance. Une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même. »

Et comme il est parfois nécessaire de se sauver de soi même ! L’art, la culture mais ici la lecture, sont de réelles leçons d’humilité. Et cette dernière est indispensable; quand l’humain peut à ce point être orgueilleux et mégalomane. Ce qui mène à un aphorisme, de notre cher Montesquieu :

« Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé. » Merci Secondat. En effet, lire est se plonger dans la vie de quelqu’un d’autre, ce qui permet d’adopter une multitude de regards extérieurs et souvent salvateurs. Graviter ailleurs qu’autour de son nombril, ça c’est de l’effet.

Vous l’aurez ainsi deviné, il s’agit, en lisant, de s’intéresser à autre chose qu’au soi, qu’au confort aujourd’hui facilement cultivable. Il est question de rencontres. Et comme l’a admirablement dit Proust :

« La lecture permet de rencontrer l’autre en conservant cet état de profondeur que l’on a uniquement quand on est seul ». Et c’est une expérience absolument inédite. Quand dans la vie, se mettre à la bonne distance des choses et des gens est un art difficile, la lecture permet de faire des rencontres, même brouillons ou ratées, sans blesser quiconque.

Conclure cet article sans y inclure Amélie Nothomb serait un impair, quand elle parle si bien de cet exercice :

« Il existe dix milliards de sublimes raisons de lire. Je pense qu’il faut lire parce que la vie ne suffit pas. Bien sûr, la vie est formidable, il faut la vivre à fond. Mais le malheur c’est qu’en vivant sa vie, on ne vit jamais que la sienne, ce qui est peu. Grâce à la littérature, nous avons accès à toutes les autres et elles sont toutes nécessaires. »

Vous l’aurez compris, lire est salvateur. La lecture sauve des vies, et nous avons tous besoin d’être sauvés. Il s’agit de se corrompre. Alors mettons bien plus de culture, d’art et de jeunesse dans notre corruption. Ainsi, cornez vos livres, désacralisez cet objet, parlez-en, rencontrez leurs auteurs; mais surtout : lisez-les !

Louis BONON.

Photos de couverture (Ancienne bibliothèque Rijks Museum à Amsterdam) et des livres : Louis Bonon. Autres photos : libres de droit.

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