Mathias Malzieu rencontre ses lecteurs au Mans

Ce vendredi 3 octobre 2025, la médiathèque du Mans a vibré au rythme d’une rencontre singulière : celle avec Mathias Malzieu, écrivain, poète des songes éveillés et fondateur du groupe Dionysos en 1993. Il venait présenter son nouveau livre, L’homme qui écoutait battre le cœur des chats, devant un public varié : des fidèles de la première heure et des curieux venus découvrir cet « enfant éternel » au verbe habité.

Avec sa moustache rieuse et son regard clair, Mathias Malzieu apparaît comme un vieil enfant, oscillant entre l’émerveillement et la gravité. Interrogé sur ses souvenirs, il s’attarde avec tendresse sur « ces vieilles machines comme la machine à yaourt orange », symbole d’une enfance marquée par l’étrangeté et la fantaisie. Cette mémoire ludique irrigue son œuvre, où les objets les plus simples deviennent porteurs de poésie.

Homme poétique

« Je n’ai pas le syndrome de la page blanche, mais le syndrome de la page noire », confie-t-il en souriant. Écrire n’est pas une épreuve, mais une nécessité permanente : « Écrire partout, même quand je n’ai pas le temps : la disponibilité doit être totale. » Pour lui, la littérature est une respiration vitale, une façon d’habiter le monde avec intensité. Lorsqu’on lui demande quel livre il aurait aimé écrire, il cite sans hésiter Le Maître et Marguerite de Boulgakov : « Un livre poétique et politique en même temps, une ironie magique. »

Haut Potentiel Onérique

S’il fallait le définir, sans doute serait-ce par cette formule : « Haut Potentiel Onérique ». Malzieu navigue entre musique, cinéma et littérature avec une légèreté d’acrobate. Invité à choisir un film dont il aurait aimé signer la bande originale, il évoque Paris, Texas : « Ce son de blues, c’est une hypnose qui dure tout le film. » Son univers, tissé d’images et de sons, cherche à faire vibrer le réel d’un éclat onirique.

Conversations qui rassemblent

À la médiathèque, il savoure le dialogue avec le public : « J’adore ces discussions et ces conversations autour de choses qui nous réunissent, c’est l’un de mes plus grands plaisirs. » Cette proximité, presque intime, donne à la rencontre une chaleur rare. Entre confidences et éclats de rire, l’écrivain rappelle que l’imaginaire n’est pas une fuite, mais une manière d’aimer plus fort le monde.

Texte et photos : Louis LEFÈVRE 

« L’homme qui écoutait battre le cœur des chats », éditions Albin Michel. 201 pages. 

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