Lynch ou l’art de questionner la réalité par le mystère

« Il est impossible de raconter la vie d’une personne, le mieux que l’on puisse espérer c’est de capturer (…) le mystère de chacun ». Cette citation de David Lynch illustre ô combien le mystère tient un rôle premier dans sa conception du cinéma, et de l’existence. Décédé le 16 janvier 2025, il a laissé un héritage artistique riche qui s’exprime autant à travers ses œuvres que par ses méthodes de travail.

David Lynch n’a jamais renoncé à son intégrité artistique. Il a toujours respecté et conservé sa manière de concevoir la réalité. Avant même d’être réalisateur, Lynch a d’abord été un peintre aux toiles, la plupart du temps, tristes et funèbres. Animer ses toiles lui a permis de découvrir la réalisation et la puissance esthétique qui en découle. 

Nombreux étaient ceux qui, tout au long de sa carrière, ont pu questionner son art. Du partage d’un art niche et singulier à une obsession incompréhensible, il n’y a qu’un pas. C’est ce que reproche la majorité des critiques cinéma au réalisateur en prenant comme principal argument son adaptation de Dune que l’artiste lui-même regrette avoir fait. 

Une esthétique doublement parfaite

Si l’œuvre lynchienne est connue pour être un recueil intarissable d’imaginaires énigmatiques, le plus important restait aussi pour l’artiste de rendre ses idées accessibles. Chaque film transmet ainsi une atmosphère autant inattendue qu’unique et ce, grâce à un spectacle sonore et visuel très précis. L’ouïe et la vue sont utilisés simultanément comme une fenêtre placée devant le public pour donner à voir la pensée de l’artiste.

Dans Blue Velvepar exemple, dès que la chanson In dreams (Roy Orbison, 1963) est lancée, la scène devient irréaliste et onirique, comme si la musique impactait directement le déroulement du film. L’aspect sonore transforme le récit et l’aspect visuel du film. L’esthétique de Lynch réside justement dans cette accumulation de détails qui donne à son cinéma une atmosphère puissante et entrainante. 

David Lynch nous lègue ainsi une œuvre riche artistiquement mais pas complète pour autant. L’artiste affirme en effet qu’aucune œuvre artistique ne peut être considérée comme achevée, l’art doit perpétrer le nouveau.

Texte : Camille RAMBAULT.
Photos : DR.

Documentaire Arte, David Lynch, une énigme à Hollywood.

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