Les secrets du Tunnel Wilbur-Wright

Ce Tunnel avec un grand « T » est connu des Manceaux depuis sa construction au XIXe siècle. Déjà à l’époque, c’était un projet audacieux pour permettre de traverser la ville d’un bout à l’autre. Cette percée architecturale voûtée, passant sous la vieille ville, relie notamment le centre-ville du Mans aux quartiers à l’ouest de la Sarthe.

Construit entre 1873 et 1877, le Tunnel Wilbur-Wright est né d’un besoin de faciliter l’accès piéton et routier entre les Jacobins et les bords de la Sarthe sans contourner la ville.

C’est un édifice d’envergure fait de pierre et de quelques renforcements métalliques. Les côtés sont aménagés avec deux grands escaliers, reliés par un palier central qui traverse une rue du vieux Mans, et le palier principal au-dessus du tunnel où se trouve le square Jacques Dubois.

  

L’un des premiers centres commerciaux de France

Cette voie de communication fut d’abord réservée à l’ancien tramway de la ville. Ouvert aux voitures depuis la seconde moitié du XXe siècle, ce passage comprend une chaussée à deux fois une voie et une piste cyclable dans le sens de la montée. Cette tranchée est à ciel ouvert, avec ses voûtes et ses parois d’une grande hauteur comprenant de nombreux alvéoles ; alvéoles qui autrefois accueillaient boutiques et logements : 40 enseignes au total, dont les deux dernières ont été détruites en 2019.

  

Un lieu symbolique au cœur de la ville du Mans

La lumière dans le Tunnel est utilisée pour sensibiliser les passants à d’importantes causes sociétales. En novembre 2020, il fut illuminé en orange afin d’exprimer le soutien de la ville à l’égard des victimes de violences faites aux femmes. Par la suite, ce sont les couleurs du drapeau LGBT qui y sont projetées.

Ce lieu est aussi le décor d’exploits sportifs tel que celui réalisé par Joris Jacquard en mars 2021. Ce coureur à effectué 285 allers-retours sur les 143 marches de l’escalier du Tunnel, le tout en moins de 13 heures : une course qui correspond aux quelque 8 849 mètres de dénivelé de l’Everest. Ce défi visait à récolter des fonds pour la fondation Gustave Roussy luttant contre le cancer de l’enfant.

 

Un point de vue inédit pour les curieux

La vue depuis le haut du tunnel offre une perspective riche et plongeante sur la ville. Claude Lothier, professeur de perspective aux beaux-arts du Mans (TALM), propose une vision nouvelle de cet édifice, qu’il a nommée « La Tour Eiffel du Mans ». En se plaçant bien au milieu du palier supérieur, avec de bons yeux et une vue plongeante sur le palier central et la route encerclée par les escaliers, on peut distinguer une Tour Eiffel à plat qui se forme du premier jusqu’à l’arrière plan.

Texte et photos : Mathys PARIENTE.

 

« La Tour Eiffel du Mans »

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