Adapté d’un roman phare de John Steinbeck, monument de la littérature américaine, « Les raisins de la colère » est un film réalisé par John Ford en 1940. Au travers d’une critique sociale, il relate l’histoire d’une famille de fermiers de l’Oklahoma, contrainte d’abandonner ses terres en raison de la sécheresse et de la crise économique et aspirant à une vie meilleure.
L’adaptation cinématographique des Raisins de la colère met en avant les injustices et les difficultés rencontrées par les classes défavorisées américaines à l’époque où les propriétaires terriens affirmaient leur pouvoir sur les travailleurs. Il retranscrit ainsi le combat de deux forces opposées tout en transmettant un message d’espoir et de solidarité humaine.
Des décors immersifs
Les premières minutes du film nous plongent dans le climat incertain d’une Amérique en crise. En proposant de nombreux plans sur des étendues de terres asséchées ou des intérieurs simples, le réalisateur souligne notamment la précarité et l’isolement de la famille Joad.
Une utilisation révélatrice de la lumière
John Ford prend aussi plaisir à utiliser la lumière, à la fois comme symbole et comme vecteur d’émotions. À travers la mise en place d’un contraste lumière/ombre particulièrement frappant, le cinéaste retranscrit à la perfection la sensibilité des protagonistes et l’atmosphère mystérieuse dépeinte dans le roman éponyme. L’obscurité permet de montrer la précarité des lieux et des hommes, tandis que la lumière dépeint la richesse et l’opulence.
La performance des acteurs est également à souligner. Celle de Henry Fonda dans le rôle principal est particulièrement remarquable; à travers son jeu, le comédien parvient à mettre en avant les problématiques et thèmes posés.
Des valeurs qui transcendent les époques
Les raisins de la colère est donc un long-métrage engagé qui continue encore aujourd’hui de faire réagir grâce à sa narration et à sa mise en scène. En mettant en lumière les injustices sociales, la solidarité humaine, les liens familiaux et l’entraide amicale, John Ford porte un message d’espoir et d’entraide intemporel.
Texte: Ysé HAMEREL.
« Les raisins de la colère », par John Ford, 1940, 2h09.