La figure de la sorcière à travers l’histoire

De nos jours, le mot « sorcière » rime souvent avec verrues, nez crochu, chapeau pointu et pouvoirs magiques. Mais les sorcières n’ont pas toujours été des personnages de fiction. Suite aux prix décernés au film Wicked dans les catégories « Meilleurs décors » et » Meilleure création de costumes » aux Oscars 2025, le dimanche 2 mars dernier, Vitav revient sur la figure de la sorcière, ses représentations et son histoire.

Avec plus de 850 000 entrées au box-office français et 3 près de 4 millions aux Etats-Unis, Wicked s’est imposé comme un véritable succès dans les salles obscures. Préquel du Magicien d’Oz, ce film sorti en décembre 2024raconte les origines d’Elphaba, la méchante sorcière de l’Ouest. Si le long-métrage n’est pourtant pas le premier à parler de sorcières, il est l’un des rares à les représenter comme ce qu’elles ont véritablement été : des exclues de la société.

 

Si les chasses aux sorcières ont débuté au 15ème siècle en Europe, ce sont celles de Salem, dans le Massachusetts, qui sont les plus notoires. Après avoir fui l’Angleterre catholique de James II en 1626, un groupe de puritains s’exporte en Amérique et fonde sa propre colonie dont les lois sont régies par la Bible. Les individus refusant de se conformer à ces textes et croyances sont persécutés.

En 1692, après un hiver difficile, deux fillettes, Betty Parris et Abigail Williams présentent des comportements inhabituels ; leurs corps se contorsionnent et elles agissent comme si elles sont possédées par une entité maléfique. À la suite de ces étranges évènements, trois femmes, Sarah Good, Sarah Osbourne, et Tituba sont accusées d’utiliser la sorcellerie pour corrompre les enfants.

Entre 40 000 et 70 000 personnes  – majoritairement des femmes – auraient été exécutées suite à des accusations de sorcellerie

Pour sauver sa peau, Tituba accuse injustement les deux autres femmes de l’avoir forcé à utiliser la sorcellerie. Les incriminations et autres mensonges éhontés se multiplient, tout comme le nombre de procès. Toute raison est valable pour intenter des actions en justice à l’encontre des femmes avec, pour finalité commune, le bûcher : un handicap, une laideur apparente, des signes de vieillesse, un avortement… Au total, entre 40 000 et 70 000 personnes  – majoritairement des femmes – auraient été exécutées en Amérique et en Europe suite à des accusations de sorcellerie.

Aujourd’hui, la sorcière est sur-représentée au cinéma, dans les contes et mêmes dans les slogans féministes. Il est ainsi important de se rappeler de son histoire pour ne jamais oublier toutes ces femmes opprimées et injustement accusées.

Texte: Lilou LAGERIE.

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