« Rendez-vous ultime de la cinéphile internationale, le 78e Festival de Cannes, débuté le mardi 13 mai 2025 s’est clôt le samedi 25 mai. Retour sur une édition riche en attentes et en découvertes. Je partage avec vous cette expérience unique et marquante.
L’événement, contrairement à d’autres rencontres de cinéma, a pour particularité de n’être accessible qu’aux “professionnel·le·s du cinéma”, ce qui oblige à être accrédité·e. À titre personnel, j’ai eu la chance d’obtenir mon badge suite à un concours de critique cinéma organisé par mon université.
Mon accréditation était tournée sur la sélection Cannes Classics du festival, un choix de reprises de films dits “patrimoine”. J’ai eu l’occasion de voir un film oublié de Marcel Pagnol Merlusse, tourné en 1935, Chronique des années de braise (Palme d’Or 1975) de Mohammed Lakhdar-Hamina, une fresque sur la condition des algérien·ne·s, ou encore, Saïd Effendi (Kameran Hosni, 1956), film social irakien longtemps occulté.
Quant au reste de la sélection, le public a pu observer un choix très diversifié, de Julia Ducournau (Titane, 2021) à Wes Anderson (The Grand Budapest Hotel, 2014), en passant par Ari Aster (Midsommar, 2019). Joachim Trier, réalisateur de Julie en 12 chapitres (2021) a notamment pu présenter son film Valeur Sentimentale, qui a obtenu le Grand Prix du Festival et Lynne Ramsay a montré son prochain film Die my Love avec Jennifer Lawrence et Robert Pattinson. Mention spéciale pour l’actrice-réalisatrice Hafsia Herzi (Tu mérites un amour, 2019) qui a obtenu Queer Palm et Prix d’interprétation féminine (Nadia Melliti) pour son fabuleux long-métrage d’émancipation La Petite Dernière qui sortira en octobre.
Au-delà du retour attendu de stars, le festival de Cannes a également à cœur de mettre en lumière des cinéastes plus émergent·e·s, à l’instar de Romane Bohringer (Dites-lui que je l’aime, documentaire), Harry Lighton (Pillion, drame), Genki Kawamura (Exit 8, thriller) ou Erige Sehiri (Promis le ciel, comédie dramatique), dont les films ont beaucoup ému.
« J’ai visionné 58 films en douze jours dans une quinzaine de salles »
Chaque année, plus de 15 000 personnes obtiennent une accréditation et les candidatures ouvrant quelques mois avant l’événement. Il n’y a pas que journalistes et technicien·e·s du cinéma et il est possible d’obtenir un badge en tant qu’étudiant·e ou jeune travailleur·euse. En 12 jours, j’ai pu visionner 58 films dans une quinzaine de salles différentes, avec parfois des présentations par les équipes ou par des professionnel·le·s du cinéma. En s’organisant, il est possible d’assister à des films de toutes les sélections (officielle, mais aussi, Quinzaine des Cinéastes, Acid,… avec chacune leurs spécificités).
C’était une expérience unique à vivre, marquante et épuisante, mais qui a forgé un souvenir majeur dans mon parcours étudiant, et que je ne peux que conseiller. »
Texte et photos : Djamel FERMIGIER-DUMORTIER.
→ Blog des étudiant·e·s accrédité·e·s de ma licence
Palme d’Or (largement méritée) de cette édition :