Depuis le samedi 14 juin 2025, 16h, la 93 édition des 24H du Mans fait vibrer des centaines de milliers de spectateurs venus assister à la célèbre épreuve d’endurance. Cette année, plus que jamais la compétition est rude. Pour opérer cette course contre la montre et espérer se hisser en haut du classement, les équipes techniques des écuries jouent un rôle essentiel. Chez Idec Sport, Noël Curellier, Sarthois et passionné, est en charge de la sécurité des ravitaillements.
Quelle votre histoire avec les 24 Heures du Mans ?
J’ai fait mes premières 24H en 1989, c’est mon 29ème départ cette année. C’est toujours un plaisir d’être sollicité par les grandes teams qui viennent chercher mon expérience. Mon rôle parait un peu en retrait au prime abord, mais je suis un peu les yeux de tout ce qui se passe, car tout va très vite. Les membres de l’équipe qui sont en plein ravitaillement ne peuvent pas tout voir et tout faire. J’observe et je me tiens prêt, extincteur en main, à intervenir en cas de départ d’incendie.
« On doit se tenir prêt à bondir en permanence »
En dehors du Mans, suivez-vous l’écurie sur d’autres circuits ?
J’ai un autre métier à côté, j’ai une auto-entreprise pour cette activité que j’exerce pour le plaisir. Je suis l’écurie Idec Sport sur toutes les courses du championnat d’Europe (European Le Mans series). Et de temps en temps, je donne des coups de mains à des amis dans d’autres épreuves tels que la Ligier Cup ou la Fun cup…
« J’ai la chance de vivre ma passion à haut niveau, le plaisir est mon leitmotiv »
Qu’est-ce qui fait du Mans une course si spéciale ?
En premier lieu, sa longueur, du pesage à la fin de la course, c’est plus d’une semaine de travail. Les séances finissent tard, nous dormons très peu, que ce soient les pilotes ou l’équipe technique. La complexité du circuit est également intéressante. Parfois, il pleut à des endroits et pas à d’autres. Les défis sont permanents. De notre côté, avec l’équipe technique, nous faisons le gros du travail jusqu’au samedi midi. Ensuite, les pilotes s’éclatent pendant 24H. Nous sommes là toutes les 40 minutes environ pour leur apporter de l’essence et des pneus. C’est intense, on ne sait jamais a quel moment ils vont s’arrêter. On doit se tenir prêt à bondir en permanence.
« Les voitures sont aujourd’hui de véritables bijoux de technologie »
Comment avez-vous vu évoluer le monde du sport automobile ?
A mes débuts, il n’y avait pas du tout d’informatique, nous avons commencé avec une calculette qui sortait juste un petit papier avec des données. Nous avions des informations sur la voiture uniquement lorsque le pilote s’arrêtait, alors qu’aujourd’hui elle est suivie à distance, nous savons tout. Les voitures sont aujourd’hui de véritables bijoux de technologie avec notamment des données embarqués qui nous donnent en temps réel les températures, les pressions.
Propos recueillis par Mattéo LEBRETON.
Photos : Mattéo Lebreton.