En métropole, quand nous allons au zoo, nous recherchons l’exotisme : des lions, des zèbres, des éléphants, des tigres… Des animaux qui n’existent pas à l’état sauvage chez nous. En Guyane, lorsque nous allons au zoo, nous venons voir les animaux qui vivent autour de nous en liberté. C’est la promesse du Zoo de Guyane, situé sur les communes de Macouria et Montsinéry, entre Cayenne et Kourou.
Nous y trouvons donc les espèces guyanaises, des classiques aux plus rares. Du côté des félins, on peut ainsi voir des pumas, des jaguars, des ocelots et des chats margay. Du côté des singes, des saimiris, ou encore des attelles. Chez les oiseaux, les couleurs sont au rendez-vous : de l’ara à l’ibis, c’est le carnaval. Les reptiles ne sont pas en reste, avec plusieurs spécimens de caïmans.
- Le zoo de Guyane dispose d’une grande variété d’espèces locales
Un certain nombre des animaux que l’on trouve au Zoo de Guyane sont des bêtes secourues. Un groupe de six capucins bruns est ainsi présenté comme inapte à retourner à la nature, soit parce que « habitué à l’Homme » soit du fait d’un « handicap physique ». De même pour « Géro », une harpie féroce entrée au zoo en 2015 après avoir reçu un coup de fusil ayant détruit son aile gauche. Le zoo affirme que puisque ces animaux sont blessés, ils ne peuvent retourner à l’état naturel.
Cependant, ce refuge ressemble parfois à une prison. Certains animaux disposent d’enclot d’une bonne taille, même si toujours très inférieure à celle de leur territoire naturel. Un caïman peut par exemple évoluer dans un étang entier. Mais trois autres spécimens se trouvent enfermés dans un enclot d’une vingtaine de mètres carrés tout au plus. Les oiseaux, surtout, sont les plus handicapés. Alors qu’ils devraient voler dans un ciel sans fin, ils restent au sol, enfermés entre les grilles, posés sur leurs branches artificielles. Certes, des individus comme Géro ne peuvent plus voler. Mais qu’en est-il des autres ? Même pour un animal blessé, le sort le plus humain dont nous soyons capables est-il l’enfermement ?
- Sous prétexte de sauver des animaux voire des espèces, nous les enfermons
Il serait bien entendu faux de penser que le Zoo de Guyane est le seul de son genre à poser problème. Nous devrions avoir une réflexion plus générale sur les animaux que nous avons pour habitude de mettre en cage.
Texte et images : Mathis POUPELIN.