Samedi 26 septembre 2020, les militants écologistes ont pu battre le pavé à nouveau à l’occasion des journées mondiales pour le climat. Une chaîne humaine a rassemblé près de 150 personnes, au Mans, place de la République. L’occasion pour Benoit Planchenault, coordinateur à Alternatiba* de rappeler l’enjeu et l’urgence de la menace.
« Du point de vue climatique, nous sommes toujours dans l’urgence »
Comment se présente cette rentrée ? Cette année est encore plus importante que la précédente ?
Cette rentrée se fait sous le joug de contraintes sanitaires, mais du point de vue climatique, nous sommes toujours dans l’urgence. En somme, si la société avait réagi dans les années 70 aux premiers avertissements des scientifiques, la transition aurait pu être douce. Aujourd’hui, il faut réagir rapidement pour limiter le réchauffement de dixième en dixième de degrés car chacun apportera un lot plus grand de catastrophes. Cela vaut tout autant pour la biodiversité, que pour l’épuisement des ressources et des sols, et la justice sociale.
Donc oui, chaque année est plus importante que la précédente.
Quelle est la place des jeunes dans ce « combat » ? Les nouvelles générations s’engagent-elles à la hauteur de l’enjeu ?
Il existe une branche locale de Youth For Climate. Je rencontre et fais se rencontrer des jeunes sensibles à la question écologique. Mais comme les adultes, il est toujours difficile de devenir acteur, de se rendre disponible pour agir collectivement. Il y a aussi besoin de bousculer les codes. Les « On a toujours fait ça comme ça », les « d’habitude », les « ça ne marchera pas », les « vous êtes trop jeunes » sont difficilement supportables. Il y a d’autre part une perte de sens tout à fait observable entre la société actuelle, ce qu’elle attend des jeunes et les conditions de vie futures. Nombre de métiers ne sont plus adaptés aux enjeux tandis que des pratiques nouvelles devraient être enseignées.
Quelles sont les échéances à venir au Mans comme à l’échelle nationale et planétaire ?
Je pense qu’il ne faut pas attendre d’événements en particulier pour agir. Certes, il y a des dates mondiales ici et là, mais ça ne mettra pas en place l’autonomie alimentaire dans les communes, ça n’arrêtera pas des promoteurs d’artificialiser les sols et ça n’empêchera pas les avions de décoller.
Je retournerai donc la question. Quelle est votre future échéance ? Du reste, j’invite les lecteurs à s’informer avec imago.tv et reporterre, consulter sarthe.demosphère et suivre les pages de différents collectifs nationaux et locaux.
Propos recueillis par Benjamin HARAN.
Photos : Benjamin Haran.
Alternatiba le Mans : https://www.facebook.com/AlternatibaLeMans/
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