Déconfinement : « Nous devrons faire preuve de civisme »

En France, le déconfinement progressif a été annoncée pour le 11 mai 2020. Bien sûr, cette date demeure provisoire et est susceptible d’être reportée si la situation sanitaire ne s’améliore pas. Nombreux sont les Français qui aspirent à retrouver leur liberté, mais à quel prix ? Des jeunes Mancelles et Manceaux partagent leurs attentes, leurs doutes et leurs espoirs.

« Le monde n’est plus comme avant »

Amel : « Je ne compte pas reprendre toutes mes anciennes habitudes dès le 11 mai : ce serait déraisonnable et égoïste. Alors que le risque d’une deuxième vague à venir existe, le gouvernement veut avant tout relancer l’économie. Pour certains, c’était un luxe de rester chez soi pour méditer, alors que pour d’autres, le déconfinement ne changera rien car ils sont obligés de travailler et de s’exposer au virus. Sortir en masse le 11 mai empirera la situation sanitaire et sociale. »

Charlie : « Je conçois la décision d’un déconfinement prématuré par rapport à ce que préconise la communauté scientifique. Permettre aux gens de circuler librement en appliquant les gestes barrières ne semble pas trop imprudent, contrairement à la décision de faire revenir les enfants à l’école pour deux mois de cours. Les conditions d’un enseignement efficace ne seront pas permises, le nombre de victimes du Covid-19 pourrait redoubler et la responsabilité sera attribuée en partie aux enseignants qui se sont vus imposer une mission impossible par le gouvernement. »

Lucie : « Psychologiquement et économiquement, un déconfinement serait bienvenu, mais pas sur le plan de la santé. J’ai peur que le déconfinement soit synonyme pour beaucoup de retour à la vie normale. Je suis décidée à rester le plus possible chez moi. Je ne sais pas encore si je retournerais au lycée, tout dépendra de l’épidémie et des règles sanitaires mises en place. »

« Si tout le monde agit en citoyen, ça se passera bien »

Pierre : « J’ai hâte de retrouver mes amis ! Je compte aussi mettre à profit l’éventuelle fin des cours et l’annulation du baccalauréat pour trouver mon premier travail étudiant afin de gagner un peu d’argent. Le déconfinement ne me fait pas peur, si tout le monde est citoyen, ça se passera bien ! »

Camille B. : « Il est difficile d’imaginer que tous les Français vont suivre les mesures au pied de la lettre, certains commencent déjà à se balader en ville comme si de rien n’était. Cela remet la date du déconfinement en cause : cette attitude n’est pas citoyenne et inconvenante envers ceux qui attendent de pouvoir enfin sortir en toute sécurité. »

« La crise du Covid-19 est loin d’être terminée »

Jules : « Pour la majorité des employés pouvant exécuter leurs missions à distance, la date du 11 mai n’apportera aucun changement significatif. Ils pourront continuer à faire du télétravail. Je pense qu’il faudra être prudent avec la réouverture progressive des commerces car ce regain de liberté, aussi appréciable soit-il, pourrait en faire oublier que la crise n’est pas terminée. Il faut continuer de respecter les mesures de sécurité. »

Camille G. : « Certains agiront de façon égoïste et négligeront les gestes barrières, la crise économique et sociale pourrait empirer en France. Mais chacun pourra aussi agir dans l’intérêt collectif pour vaincre ensemble ce virus. Nos modes de vie vont évoluer, avec notamment une conscience environnementale plus importante. »

Propos recueillis par Camille LAUCAGNE.

Photo : Camille Laucagne.
Illustration : Charlie Plès.

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